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Lékoumou : 155 autochtones formés en droit des minorités

Marginalisés, victimes d’accaparation des terres culturales, discrimination dans les milieux sanitaires et scolaires…dans le département de la Lékoumou les droits des peuples autochtones peinent à être reconnu. Plus d’une centaines des autochtones a suivi une formation en droit des minorités pour mieux se défendre.

Au total, ils sont 155 autochtones des villages de Ingoumina, Ingolo 2, Ngonaka, Mapati et Mabembé qui ont été sensibilisés sur la loi  n°5-2011 portant promotion et protection des peuples autochtones et formés sur  la défense de leurs droits notamment sur  l’accès à la santé, à la justice, à l’éducation, aux ressources et au règlement des conflits de voisinage avec les bantous, et huit (8) jeunes autochtones initiés à l’utilisation d’appareil photo et du dictaphone en vue de documenter les cas de violation.

les jeunes PA du village Mabembé après formation s'exercent à l'utilisation du dictaphone

Une formation qui rentre dans le cadre du projet «Promotion des droits des populations autochtones à travers le renforcement du mouvement autochtone au Congo et l’institutionnalisation de la représentativité autochtone», dans son axe II: «formation et renforcement des capacités des représentants et organisations  autochtones, soutien financier à des tiers, formation des formateurs autochtones et des représentants autochtones», projet financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’OCDH, en partenariat avec Agir ensemble pour les droits de l’homme.

Pour Samuel Ibala, leader autochtone de Ngonaka, un village du district de Komono, situé à plus de 100km de Sibiti, «avant on ne savait pas quoi faire devant une situation de violation de nos droits devant un bantou. Mais aujourd’hui avec cette formation, nous avons maintenant des outils pour enfin tenir tête et dénoncer tout dérapage qui peut survenir entre nous», raconte-t-il avec joie. Avant de poursuivre, «la dotation d’un appareil photo et d’un dictaphone que nous avons reçu de l’OCDH, il n’y aura plus des contestations concernant la présentation des preuves».

De son côté, Ngoma Auguste, président des peuples autochtones de Mabembé, reconnait qu’« avec ce que nous avons reçu (dictaphone et appareil photo), ça sera facile de documenter et conserver les différents cas de violation. L’initiation à l’utilisation des appareils photo et dictaphone à nos jeunes est vraiment la bienvenue», fait-il savoir avec joie. Dans cette localité du district de Sibiti, des peuples autochtones et bantous s’opposent souvent sur la question des terres et d’espace pour faire la chasse et la cueillette, révèlent ces derniers au cours du focus group organisé dans leur quartier.

Anatole Ngoubili, lui aussi, un leader autochtone d’Ingoumina, village situé dans le district de Zanaga, bénéficiaire de ladite formation n’a pas manqué des mots. Selon lui, ces connaissances acquises «m’ont permis d’aller documenter un cas de violation de nos droits au centre de santé intégré (CSI) d’Ingoumina, localité située à environ 180 km de Sibiti sur l’axe Zanaga, où la femme de notre frère est retenue après accouchement pour une somme de 2000 FCfa, alors que la loi nous exempte des frais à l’hôpital», tente-t-il d’expliquer.

Signalant que cette série de formation dans ces localités de la Lékoumou est une suite de la formation des para-juristes organisée avec les leaders autochtones à Brazzaville en septembre dernier.

Marien Nzikou-Massala

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